L’Assemblée
Générale Extraordinaire du Planning Familial de l’Aude s’est
tenue le 1er juillet 2019 et a prononcé la dissolution de
l’établissement.
3
salariées de l’association depuis 2007, 2008 et 2013, (deux
conseillères conjugales et familiales et une secrétaire d’accueil)
vont être licenciées . Pourtant, elles ont toujours travaillé avec
motivation, attachées aux valeurs du Planning Familial et à
l’accompagnement des publics.
Au
fil du temps, les demandes de subventions se sont multipliées et
elles ont tout fait pour obtenir les financements des actions et
maintenir l’équilibre budgétaire du Planning. Cela a occasionné
de nombreuses heures supplémentaires qui ont eu un impact sur leur
santé : arrêt maladie (épuisement professionnel) dont 2
pendant chacune 1 an. À la reprise, elles ont décidé de se
préserver en posant des limites dans le cadre de leurs postes de
travail, par exemple en réduisant fortement le nombre d’heures
supplémentaires. Ne pouvant plus réaliser autant de travail
qu’auparavant cela a entraîné des incompréhensions de la part du
Conseil d’Administration et des tensions.
L’engagement
militant sur du temps supplémentaire au temps de travail ne peut
être qu’un choix personnel, il n’a pas à intervenir dans le
cadre d’une relation de subordination, même si les salariées
défendent les mêmes valeurs!
Ce
prétexte de l’engagement justifie-t-il le renoncement aux
revendications pour de meilleures conditions de travail?
Il leur a été souvent reproché de dire non, pourtant, elles l’ont toujours fait dans le cadre du droit du travail.
A
plusieurs reprises, elles ont parfois choisi dans l’intérêt de
l’association, de fournir davantage d’heures et de faire des
tâches qui ne leur incombaient pas.
Trop
souvent, dans le secteur associatif l’objet social prime sur les
conditions de travail. Si oser évoquer l’impact de ces dernières
sur les travailleuses est particulièrement difficile, être entendue
est aussi un parcours de combattantes. Au Planning Familial de
l’Aude, il n’y pas eu un espace de dialogue satisfaisant pour
co-construire & où salariées et bénévoles du Conseil
d’Administration auraient pu se retrouver.
A
plusieurs reprises et depuis plusieurs années, les salariées ont
interpellé le Conseil d’Administration en proposant l’intervention
de personnes extérieures pour mieux définir les rôles et les
places de chacun.e, les processus de décision, travailler sur les
rapports de pouvoir explicites et implicites, clarifier etc…Hélas
cela n’a pas abouti.
Selon
notre organisation, une remise à plat concertée aurait suffit au
bon fonctionnement de l’association !
Après
des années d’efforts de l’équipe salariée et bénévole,
l’association est viable économiquement. Les partenaires
associatifs et institutionnels reconnaissent l’utilité du
Planning Familial sur le territoire et plus important encore,
le public.
La fermeture du Planning entraîne un vide sur le Département: Ce sont près de 4000 personnes par an qui ne bénéficieront plus d’accompagnement sur les questions de sexualité et de violences:entretiens individuels, animations collectives, groupes de parole.
Quid
de de la prévention des violences, de la permanence d’accueil des
auteurs de violences, de l’écoute des victimes, de la prise en
compte de la vie affective, relationnelle et sexuelle des personnes
en situation de handicap ? Quid de l’accès à l’avortement
ou de l’accès aux soins et aux droits des personnes qui se
prostituent ? Quid de la promotion de la santé sexuelle et des
interventions en milieu scolaire sur le consentement ?
Le
public et les professionnels ont témoigné leur soutien et ne
comprennent pas les raisons de la disparition du Planning Familial de
l’Aude, l’union Solidaires non plus !
Nous apprenons avec stupéfaction qu’il serait déjà question de recréer une association. Pour cette raison, nous estimons que les 3 licenciements de salariées sont des licenciements abusifs et nous entamons à ce jour toutes les démarches pour les dénoncer.
SOLIDAIRES
11
Les
courriers de soutien peuvent être adressés à :
solidaires11@outlook.fr