Le 16 juin : tou·tes dans la rue pour soutenir les soignant·es et l’hôpital public !

Il faut une reconsidération sociale et économique de ceux, et surtout celles qui travaillent dans le soin.

Le travail associatif, un travail de soin de l’autre, de soin des autres

Les promesses faites à nos camarades de l’hôpital, montré·es en exemple pendant le confinement, sont en passe de ne pas être tenues. Iellles méritent pourtant plus que des médailles en chocolat. La (re)dévalorisation de leur travail préfigure aussi de comment le travail associatif sera (dé)considéré dans les prochains temps.

Près de 2 millions de salarié·es travaillent dans le secteur associatif, essentiellement des femmes. Tout comme le travail lié au soin, le travail associatif est une activité essentielle et pourtant méprisée … social, culturel, éducatif, sportif, environnemental, citoyenneté, etc. Nous sommes aussi, dans une certaine mesure, dans le domaine du soin (au sens du « care »), de l’attention à l’autre, aux autres. Quel que soit le domaine, le secteur associatif couvre souvent des champs d’activité désinvestis par les services publics. Nos activités, nos métiers sont utiles socialement et, parce qu’ils participent de l’attention donné à l’autre, assurent un filet de sécurité sociale.

→ Communiqué de presse du 20 mars : https://syndicat-asso.fr/coronavirus-les-travailleur%c2%b7ses-et-les-publics-des-associations-aussi-en-premiere-ligne/

Pourtant, comme dans le secteur de la santé, nos activités sont dévalorisées économiquement et socialement, parce qu’elles ne génèrent pas de profits, parce qu’elles sont majoritairement occupées par des femmes (secteur associatif : + de 70% de femmes), et parce que ces activités essentielles reposent en partie sur du travail gratuit ! En baissant de plus en plus ses financements et en poussant les associations vers le mécénat et le financement privé, la puissance publique les fragilise, et fragilise le salariat dans l’associatif. S’y ajoute le recours à des emplois précaires ou au rabais : + de 40% de CDD, statuts dérogatoires comme le Contrat d’engagement éducatif, des stages, du volontariat en service civique … L’année 2021 s’annonce extrêmement difficile pour les finances de beaucoup de nos associations.

→ Lire par exemple : https://reporterre.net/2020-l-annee-de-tous-les-dangers-pour-le-secteur-associatif

Ainsi, les revendications du secteur hospitalier sont aussi les nôtres : revalorisation des salaires, plans de recrutement, arrêt de toutes les fermetures d’établissements.

Plus jamais ça ! Un Plan de sortie de crise et de vraies transformations sociales en perspective

En réponse à l’état d’urgence sanitaire et toutes ses conséquences politiques et sociales, l’Union syndicale Solidaires à laquelle le syndicat ASSO est affilié, avec d’autres syndicats, mouvements écologistes et associations ont diffusé une pétition et élaboré un plan de sortie de crises autour 34 mesures:

→ Lien vers la pétition https://solidaires.org/Petition-PlusJamaisCa-signons-PourLeJourDapres
→ Lien vers le plan de sortie de crise https://solidaires.org/Plus-Jamais-ca-34-mesures-pour-un-plan-de-sortie-de-crise

Les revendications portée dans ce plan concernent aussi le secteur associatif, notamment celle de « garantir la satisfaction des besoins essentiels » puisque notre champ professionnel répond à cet objectif. Réfléchissons à l’articulation entre service publics et secteur associatif. Sortons de la situation de services dégradés parce que assurés par des d’associations sous-dotées humainement et financièrement ou par des structures animées par d’autres intentions que l’intérêt général. Élaborons ensemble quels seraient pour nous des services publics de qualité et quelle place devraient y occuper les associations.

Comme tant d’autres travailleuses et travailleurs, nous nous sentons particulièrement concerné·es par les mesures du plan de sortie de crises relatives au travail, au salariat, à nos salaires et nos conditions de travail, une reconnaissance et une valorisation économique et sociale de nos métiers, à mettre fin à la sur-exploitation des femmes dans le monde du travail : consolidation des postes en CDI, revalorisation conséquente de nos salaires (minimum 1700€ net pour tou·tes), droit garanti au revenu et à la protection sociale pour toutes et tous.

Comme le dit ce plan, « l’argent magique » peut exister, encore faut-il aller le chercher ! Évidemment, il n’y a pas de magie, cet argent est uniquement issus de la valeur produite pas les travailleur.ses, y compris par les fonctionnaires, et y compris par celleux des associations : il s’agit de le récupérer. Le secteur associatif en a besoin tout comme tant d’autres secteurs essentiels et pourtant « oubliés » des politiques publiques actuelles. La création de richesses n’a aucun intérêt si elle ne sert pas le bien être collectif, l’intérêt général: nos vies valent plus que leurs profits!

Il est plus que jamais nécessaire d’affirmer qu’une sortie de crise sociale et écologique est possible. Des collectifs locaux se montent un peu partout en France pour s’emparer de ce plan et poursuivre les échanges, les réflexions, rejoignons-les !


Salarié.e.s associatifs,  nous ajoutons aux 34 revendications du plan de sortie de crise

  • Financer les associations qui mènent des activités utiles à la société sur le plan social, culturel, environnemental
  • Repenser la gouvernance associative pour que les salarié.es y aient leur place
  • Abolir le service national universel et mettre fin à toutes les autres formes de sous-emploi dans l’associatif et le public

Alors, pour que les transformations sociales que nous souhaitons adviennent, pour que l’argent nécessaire soit prit là où il est, retrouvons-nous toutes et tous dans la rue derrière les soignant·es le 16 juin!

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