Communiqués

Prise de position d’ASSO sur certaines thématiques/certains sujets, communiqués liés à la situation de structures qui comptent des adhérents ASSO

« Nous sommes en guerre ! »

Reproduction le l’appel dont ASSO-Solidaires est signataire, publié le 03/09/2019 sur le site internet de Médiapart.
https://blogs.mediapart.fr/collectif-de-defense-des-jeunes-du-mantois/blog/030919/marche-des-mamans-pour-la-justice-et-la-dignite

Le Président François Hollande ne croyait pas si bien dire lorsqu’il prononçait ces mots au lendemain des terribles attentats du Bataclan qui ont ensanglanté Paris en novembre 2015. Il omettait simplement de dire que de cette guerre, il en était l’un des principaux instigateurs, lui et tous les gouvernements de gauche ou de droite qui l’ont précédé.

Oui, ils sont en guerre.

Ils sont en guerre tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières.

Ils sont en guerre contre les banlieues ségréguées et contre les cités d’immigration.

N’ont-ils pas instauré l’Etat d’urgence pendant les émeutes de 2005 puis après les attentats de 2015 ciblant tout particulièrement les Musulmans, coupables idéaux d’un terrorisme qui trouve ses causes dans le désordre d’un monde qu’ils fabriquent eux-mêmes.

Ils sont en guerre contre la jeunesse des quartiers. Ne laissent-ils pas se perpétuer les crimes policiers en abandonnant les familles endeuillées à leur désarroi ?

Ils sont en guerre contre nos enfants. Ne les ont-ils pas humiliés lors de la répression brutale dont ils ont été victimes à Mantes-la-Jolie lors des mobilisations lycéennes de l’automne 2018 enfonçant dans leur cœur un sentiment hélas trop partagé : Ils ne sont pas légitimes dans ce pays à cause de leurs origines sociales mais aussi parce qu’ils sont Africains, Maghrébins, Rroms, Turques, Musulmans…

Ils sont en guerre contre les sans-papiers. Ne les ont-ils pas chassés violemment de l’église Saint Bernard en 1995 et du Panthéon cet été ?

Ils sont en guerre contre les migrants. Ne multiplient-ils pas les entraves à la libre circulation à l’encontre de ce qu’exige la convention des droits de l’homme ? Les conséquences dramatiques, nous les connaissons : la Méditerranée est devenue un véritable cimetière marin pour ces nouveaux damnés de la terre.

Ils sont en guerre contre le mouvement social et contre le mouvement syndical.  N’ont-ils pas réprimé brutalement les mobilisations contre la loi Travail ?

Ils sont en guerre contre les classes subalternes. N’ont-ils pas usé sans vergogne d’armes soi-disant non létales mais qui ont tué Mme Rédouane à Marseille, Steve Maia Caniço à Nantes, éborgné, blessé des centaines de gilets jaunes manifestant à juste titre pour plus de justice sociale ?

Ils sont en guerre contre les militants politiques. La justice et la police ne s’acharnent-elles pas contre des militants antifascistes pendant qu’elles ferment les yeux sur les agissements de groupuscules ouvertement fascistes ?

Ils sont en guerre contre les actuelles colonies françaises (Dom-Tom) comme ils sont en guerre contre leurs anciennes colonies. L’armée française n’est-elle pas déployée dans de nombreux pays d’Afrique soi-disant pour faire la « guerre au terrorisme » alors que les véritables enjeux sont les profits des multinationales françaises ? La France ne soutient-elle pas directement ou indirectement – et depuis le début – le colonialisme israélien participant ainsi à l’oppression du peuple palestinien ?

OUI, ils sont en guerre ! En guerre contre tout ce qui résiste et conteste l’ordre raciste et néolibéral qu’ils veulent nous imposer par la force.

Hollande et ses prédécesseurs ont déclaré cette guerre tous azimuts, Macron la perpétue.  Leur guerre est antisociale, elle est raciste, elle est impérialiste.

Nous, mamans des cités, mamans des quartiers, mamans des enfants agenouillés de Mantes-La-Jolie, nous n’acceptons plus cet état d’injustice permanent. Nous ne souhaitons qu’une seule chose : la Paix.

Mais nous avons une conviction : aucune paix ne pourra s’instaurer durablement sans le respect de notre dignité à tous et sans un minimum de justice que nous sommes de plus en plus nombreux à réclamer à corps et à cris.

Aujourd’hui, nous sommes inquiètes de savoir que nos enfants ne sont plus protégés.

Aujourd’hui, nous sommes en colère et nous sentons humiliées par le mépris de la justice.

Mais surtout, nous ne sommes pas naïves. Nous entrons dans une période électorale et nous savons que les divers candidats aux municipales qu’ils soient de gauche ou de droite viendront chercher nos voix pour gagner des mairies. Nous refusons d’être un simple réservoir de voix. Nous le disons haut et fort et le proclamerons tout le temps des municipales : Pas une voix pour les candidats qui ne soutiendront pas notre combat.

Aujourd’hui, nous sommes mobilisées plus que jamais pour nous faire entendre tant à l’échelle locale qu’à l’échelle nationale.

– Nous exigeons de Brigitte Julien, cheffe de l’IGPN et de Catherine Denis, procureure de Nanterre qu’elles rouvrent l’enquête : 151 lycéens interpellés sont autant de victimes que de témoins. Seuls 4 d’entre eux ont été auditionnés. Nous exigeons que tous nos enfants soient entendus.

– Nous disons STOP au traitement d’exception réservé à nos enfants, discriminés dès leur plus jeune âge sur le chemin de l’école ou aux abords de celle-ci. Nous n’acceptons plus que leur droit à l’insouciance de l’enfance soit bafoué. L’école ghetto, on n’en veut plus !

– Nous disons STOP aux contrôles au faciès, aux palpations, aux atteintes constantes à l’intégrité physique des enfants de banlieues.

– Nous disons STOP à l’Etat policier omniprésent dans nos quartiers en lieu et place de l’Etat social.

– Nous disons STOP aux violences policières qui s’étendent au delà de nos cités et touchent aujourd’hui le mouvement social en général, les Gilets Jaunes en particulier, et quiconque ose opposer sa résistance face à ceux qui nous gouvernent.

Pour l’amour de nos enfants et pour donner de l’ampleur à ces revendications, nous appelons à une grande marche pour la justice et la dignité le 8 décembre 2019 à Paris, Barbès.

Nous appelons tous les comités Police/Justice, toutes les organisations antiracistes, les comités de blessés, les gilets jaunes, les syndicats et les partis à nous rejoindre pour réclamer avec nous « Justice pour nos enfants ».

Si collectivement, nous ne sommes pas capables d’obtenir justice pour les enfants des quartiers les plus défavorisés de France, alors que les « évènements de Mantes » ont dévoilé un flagrant délit policier aux yeux de la terre entière, si notre jeunesse est abandonnée, il ne sera plus permis à personne de rêver à un monde meilleur.

Tous à Barbès le 8 décembre prochain !

Pour signer l’appel :

Lien vers la pétition : https://www.change.org/p/brigitte-julien-cheffe-de-l-igpn-marche-des-mamans-de-mantes-la-jolie-pour-la-justice-et-la-dignit%C3%A9-le-8-d%C3%A9cembre-2019

Si vous souhaitez rester informés, il faut cocher la case : « j’accepte de partager mon nom et mon e-mail avec le Collectif de défense des jeunes du Mantois »

Pour nous écrire et signer soit en tant que mère de famille soit en tant qu’organisation ou collectif : cdefensejeunesdumantois@gmail.com

Page facebook du collectif : https://www.facebook.com/Collectif-de-D%C3%A9fense-des-Jeunes-du-Mantois-2290651014505328/

Planning Familial, licenciements « si je veux, quand je veux ! »

La dissolution de l’association du Planning Familial de l’Aude a suscité de nombreuses réactions dans la presse et sur internet, celles du public, celles de professionnels, celles des institutions mais aussi celles de la confédération du planning familial.

Deux journaux ont titré sur le « burn out collectif » qui mène à la dissolution du planning familial de l’Aude, reprenant ainsi le récit patronal.

Une annonce, l’été, de la fermeture d’une organisation, menant à des licenciements, n’est jamais neutre. C’est profiter des « têtes déjà en vacances » pour éviter les mobilisations.

C’est ainsi que les salariées ont appris avec stupéfaction la volonté de dissoudre l’association et de la reconstruire ensuite, après les licenciements. C’est ainsi que la dissolution a été actée le 1er juillet. C’est encore ainsi que quelques jours après cette annonce la Confédération du planning familial faisait disparaître de son site internet l’association de l’Aude et avec, le travail de ses salariées.

On a du mal à imaginer qu’une telle stratégie puisse être le fruit d’employeur-ses au bout du rouleau.

S’il est vrai que le travail associatif est devenu de plus en plus difficile, dans un contexte où le gouvernement ne souhaite pas que la société civile puisse s’organiser et où les subventions deviennent l’exception plutôt que la règle, que le manque de moyens impacte toutes celleux qui s’investissent dans la vie de l’association, ce sont les salariées qui portent la majorité du travail administratif, de recherche de financements, et d’accompagnement des usager-es en détresse (4000 personnes accueillies chaque année). Ce sont les salariées qui ont été en arrêt maladie ces dernières années, ne pouvant plus faire face à la surcharge de travail.

Le rapport financier présenté à la dernière assemblée générale du Planning familial de l’Aude précise que l’association est viable financièrement. On ne peut alors que se demander si ce sont les demandes des salariées de voir respecter le droit du travail qui ont causé l’envie des administrateur·trices de tourner la page du Planning familial de l’Aude pour mieux créer une autre association, débarrassée de ces trois salariées ?

Ce ne serait pas la 1e fois que des employeur·ses associatif·ves choisissent de faire disparaître le conflit et les violences organisationnelles qu’ielles ont elleux-mêmes généré en mettant fin aux contrats de travail des salarié·es.

Quatre mille usager-es sans recours. Trois salariées sur le carreau. Le patronat nuit aux droits des femmes.

Participation des associations au Service National Universel.  L’éducation populaire complice du pire !

[CP ASSO Solidaires] Participation des associations au service national universel. Les associations complices du pire !Le Service National Universel (SNU) a débuté Dimanche 16 Juin pour plus de 2000 jeunes volontaires. On ne s’était malheureusement pas trompé en dénonçant la « militarisation du dispositif » dans un appel à boycotter ce dernier publié en Novembre 2018. Les premières images du dispositif sont effrayantes : jeunes en uniforme chantant la Marseillaise au garde-à-vous, participation à des commémorations militaires, lever du drapeau. Ces images font davantage penser à un camp organisé par un groupuscule d’extrême-droite qu’à des jeunes « engagé.e.s ».

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