Une tribune associative dans Libération du lundi 20 févrrier
Par Marc-Olivier Padis, rédac chef de la revue Esprit
Les choix de l’élection présidentielle sont surplombés par le débat sur la dette et ses incidences pour notre modèle de solidarité. Si les arguments contradictoires des économistes sur le difficile équilibre entre allégement de la dette et soutien à la croissance retiennent, à juste titre, l’attention, on s’intéresse moins à la manière dont nous allons faire face, avec des ressources publiques déclinantes, à des besoins sociaux en augmentation. Le chômage s’accroît, le coût de la vie s’alourdit, les revenus stagnent, les transferts sociaux sont fragilisés par les déficits : comment l’Etat pourra-t-il faire face ?
L’interrogation, à vrai dire, n’est pas si nouvelle, car les contraintes budgétaires pèsent dans tous les secteurs de l’action publique depuis des années. Dans de nombreux secteurs comme l’insertion, l’action médicosociale, la protection de l’environnement, la réduction des coûts s’est notamment faite par une forme de sous-traitance, recourant aux associations.
Réactivité, savoir-faire, sens de l’intérêt général : les associations ont accepté cette nouvelle image de bonne gestion, d’autant plus que des budgets conséquents, permettant de créer des emplois de permanents, l’accompagnaient. Le résultat est impressionnant pour le secteur associatif où l’emploi progresse deux fois plus vite que dans la fonction publique depuis le milieu des années 1990 (on y compte désormais près de 2 millions de salariés).
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