Dans le cadre de la journée contre les violences faites aux femmes, ASSO-Solidaires réaffirme son soutien à toutes les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles. Nous réaffirmons nos revendications pour que cessent ces violences au travail et dans la société.
Les violences sexuelles et les violences sexistes au travail touchent en immense majorité les femmes. Ces violences s’ancrent dans le système patriarcal qui les engendre et entraîne leur perpétuation.
Elles peuvent prendre plusieurs formes : harcèlement sexuel, agressions sexistes et sexuelles … Ces violences sont la manifestation et l’outil de la domination masculine comme système.
Les violences sexistes et sexuelles participent du système de domination qu’est le patriarcat, qui génère l’exploitation du travail des femmes au bénéfice des hommes. La moindre place des femmes dans le monde du travail vient de là, et elles y sont maintenues dans un climat de violence.
Les agissements et violences sexistes ont des impacts très concrets sur celles qui y sont confrontées ! Sur la santé, sur les carrières, sur la vie familiale…
Le syndicat ASSO-Solidaire dénonce ces comportements masculins dégradants et dangereux.
En matière de violences sexistes et sexuelles, les textes de loi sont clairs mais les procédures prévues dans le cadre professionnel ne sont pas à la hauteur de l’ambition des textes.
En tant que syndicalistes, nous nous battons pour mettre en avant la responsabilité de l’employeur et son obligation d’agir pour protéger les salarié·es de ces situations taboues, considérées la plupart du temps comme des questions individuelles, alors qu’elles sont la conséquence d’une organisation du travail pathogène.
Le syndicat ASSO-Solidaires tient à s’exprimer aujourd’hui pour que les femmes du secteur associatif ayant subi des violences sexistes ou sexuelles au travail sachent qu’elles peuvent venir vers lui, qu’il les soutient et les aidera.
Aujourd’hui, ASSO-Solidaires se positionne :
Concernant les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles dans le cadre du travail, nous revendiquons :
– la protection des femmes et pour la reconnaissance comme accident de travail pour toutes ces situations de violences sexistes et sexuelles,
– la prise en charge par l’employeur de tous les frais médicaux, notamment des frais de psychologue,
– la mise en place de formations pour l’ensemble des salariées sur la notion de consentement, le harcèlement sexuel, les comportements sexistes, les agressions sexuelles et viol et tout type d’action dégradante contre les femmes. Ces formations doivent être élaborées et assurées par des personnes compétentes sur le sujet, extérieures à la structure employeuse avec un droit de regard des syndicats quant au contenu de ces formations,
– la tenue automatique d’une enquête avec la participation d’un·e expert·e extérieur·e à la structure employeuse, choisi·e par les élu·es du Comité Social et Économique,
– le déclenchement automatique de cette enquête, même quand l’auteur n’est pas un collègue de travail, mais un prestataire, un usager, un bénévole),
– de rendre la saisie de l’inspection du travail automatique et demander une hausse du nombre d’inspecteurs et d’inspectrices du travail (des moyens humains qui permettent réellement de contrôler et faire respecter le code du travail).
Parce que les violences commises par les hommes sur les femmes au sein du foyer ont des répercussions sur l’ensemble de la vie des femmes, dont le monde professionnel, le syndicat ASSO-SOLIDAIRES revendique pour les femmes victimes de violences conjugales :
– un droit de 20 jours de congés payés, destiné à les aider à échapper à leur foyer (plainte, audience en justice, soins médicaux, déménagement, recherche d’école pour les enfants…),
– de permettre à une salariée victime de violences chez elle, d’effectuer sur son temps de travail des recherches de logement ou des démarches de soutien psychologique,
– des aménagements de travail tels que des droits à la mobilité géographique, fonctionnelle, ou des changements d’horaires, comme cela existe en Espagne,
– l’interdiction du licenciement des femmes victimes de violence,
– les violences sexuelles et sexistes doivent être intégrées dans les négociations des conventions collectives des associations.
Les violences sexistes et sexuelles ne s’arrêtent pas aux portes de nos syndicats. Appliquons-nous, en interne, les exigences que nous revendiquons dans nos entreprises et associations.
Le syndicat ASSO Solidaires apporte son soutien à toutes les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles. Nous vous voyons, nous vous croyons et nous vous soutenons.