Communiqués

Prise de position d’ASSO sur certaines thématiques/certains sujets, communiqués liés à la situation de structures qui comptent des adhérents ASSO

Planning Familial, licenciements « si je veux, quand je veux ! »

La dissolution de l’association du Planning Familial de l’Aude a suscité de nombreuses réactions dans la presse et sur internet, celles du public, celles de professionnels, celles des institutions mais aussi celles de la confédération du planning familial.

Deux journaux ont titré sur le « burn out collectif » qui mène à la dissolution du planning familial de l’Aude, reprenant ainsi le récit patronal.

Une annonce, l’été, de la fermeture d’une organisation, menant à des licenciements, n’est jamais neutre. C’est profiter des « têtes déjà en vacances » pour éviter les mobilisations.

C’est ainsi que les salariées ont appris avec stupéfaction la volonté de dissoudre l’association et de la reconstruire ensuite, après les licenciements. C’est ainsi que la dissolution a été actée le 1er juillet. C’est encore ainsi que quelques jours après cette annonce la Confédération du planning familial faisait disparaître de son site internet l’association de l’Aude et avec, le travail de ses salariées.

On a du mal à imaginer qu’une telle stratégie puisse être le fruit d’employeur-ses au bout du rouleau.

S’il est vrai que le travail associatif est devenu de plus en plus difficile, dans un contexte où le gouvernement ne souhaite pas que la société civile puisse s’organiser et où les subventions deviennent l’exception plutôt que la règle, que le manque de moyens impacte toutes celleux qui s’investissent dans la vie de l’association, ce sont les salariées qui portent la majorité du travail administratif, de recherche de financements, et d’accompagnement des usager-es en détresse (4000 personnes accueillies chaque année). Ce sont les salariées qui ont été en arrêt maladie ces dernières années, ne pouvant plus faire face à la surcharge de travail.

Le rapport financier présenté à la dernière assemblée générale du Planning familial de l’Aude précise que l’association est viable financièrement. On ne peut alors que se demander si ce sont les demandes des salariées de voir respecter le droit du travail qui ont causé l’envie des administrateur·trices de tourner la page du Planning familial de l’Aude pour mieux créer une autre association, débarrassée de ces trois salariées ?

Ce ne serait pas la 1e fois que des employeur·ses associatif·ves choisissent de faire disparaître le conflit et les violences organisationnelles qu’ielles ont elleux-mêmes généré en mettant fin aux contrats de travail des salarié·es.

Quatre mille usager-es sans recours. Trois salariées sur le carreau. Le patronat nuit aux droits des femmes.

Participation des associations au Service National Universel.  L’éducation populaire complice du pire !

[CP ASSO Solidaires] Participation des associations au service national universel. Les associations complices du pire !Le Service National Universel (SNU) a débuté Dimanche 16 Juin pour plus de 2000 jeunes volontaires. On ne s’était malheureusement pas trompé en dénonçant la « militarisation du dispositif » dans un appel à boycotter ce dernier publié en Novembre 2018. Les premières images du dispositif sont effrayantes : jeunes en uniforme chantant la Marseillaise au garde-à-vous, participation à des commémorations militaires, lever du drapeau. Ces images font davantage penser à un camp organisé par un groupuscule d’extrême-droite qu’à des jeunes « engagé.e.s ».

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Rencontre nationale contre la criminalisation des luttes

Rencontre nationale contre la criminalisation des luttes
Samedi 11 mai – 9h30 – 17h30 – Bourse du travail de Paris

Nous, organisations nationales, collectifs, habitants de quartiers populaires, de territoires en luttes, gilets jaunes, personnes impliquées dans des luttes migratoires, sociales, écologistes, paysannes, anti-nucléaires, n’avons plus peur des mots : la répression féroce contre le mouvement des gilets jaunes n’est pas une bavure, elle incarne un système. 279 blessés graves, 22 éborgnés, 5 mains arrachées, 1 personne décédée. 8700 gardes à vue, 2000 procès, 1500 comparutions immédiates, 40 % de peines de prison ferme. Cette répression brutale était autrefois réservée aux quartiers populaires. Maintenant, nous entrons dans un autoritarisme qui se généralise à toute la société.

Nos libertés publiques sont en danger, sous le coup d’un arsenal de lois toujours plus liberticides. La nouvelle loi « anti-casseur » remet totalement en cause le droit de manifester. La séparation des pouvoirs vacille : l’autorité législative est dominée par une majorité parlementaire aux ordres. L’institution judiciaire est de plus en plus assignée à des fins de maintien de l’ordre. Le gouvernement cherche à asphyxier la contestation politique : quand la matraque ne suffit pas à disperser les foules, le marteau du juge prend le relais. La longueur des enquêtes et des procès gèle autant les luttes que le canon à eau.

À Bure, les opposants au méga-projet d’enfouissement des déchets nucléaires ont essuyé en un an 60 procès, 28 interdictions de territoire et au moins 5 peines de prison ferme. 7 personnes sont mises en examen pour « association de malfaiteurs », placées sous contrôles judiciaires et interdites de rentrer en contact. À Briançon, parmi les 13 personnes poursuivies pour, notamment, « l’aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière », 9 sont condamnées à des peines de prison dont 2 à 4 mois ferme. À Beaumont-sur-Oise, la famille d’Adama Traoré attend toujours que la cause réelle du décès de leur frère soit reconnue. Pendant ce temps ses quatre frères sont emprisonnés et plusieurs personnes sont ciblées par des contrôles judiciaires.

La liste peut continuer longtemps. Des gilets jaunes écopent de 6 mois de prison ferme pour avoir diffusé des appels à bloquer des raffineries sur Facebook, des élèves du lycée Arago sont fichés S, Médiapart a failli être perquisitionné, des paysans opposés à la ferme des Millevaches sont condamnés à payer 120 000 euros de dommages et intérêt, des syndiqués sont licenciés ou mis en examen pour leur activités, les militants de Greenpeace prennent de la prison ferme pour la première fois depuis la création de l’association en France, les adhérents d’ANV COP21 enchaînent les gardes à vue et les perquisitions, de jeunes grévistes lycéens pour le climat sont placés en garde-à-vue parce qu’ils détiennent 3 kg de farine bio. Aucun foyer de contestation n’est épargné. Ces éléments s’additionnent et font système, nous donnent à voir ces « matins bruns » qui pointent à l’horizon.

Face à l’autoritarisme, nous appelons à faire corps et renforcer nos solidarités. Nous refusons de jouer le jeu de la division entretenu par un climat de guerre intérieure où des « intellectuels » vont jusqu’à appeler les policiers à se servir de leurs armes. Nous ne voulons plus laisser personne derrière, isolé-e face à la répression policière et judiciaire.

Il existe aujourd’hui en France des centaines de prisonniers politiques, de condamnés, de « délinquants » dont le seul crime est de lutter pour le droit à vivre dans la dignité, parce qu’ils ne s’en sortent plus, parce qu’ils veulent défendre des territoires. Condamnés, parce qu’ils luttent contre un système inégalitaire qui détruit les existences et ravage le vivant au nom du profit et du pouvoir. Condamnés, parce qu’ils ne sont pas nés avec la bonne couleur de peau ou le bon patronyme. Nous en exigeons l’amnistie, tout comme l’abandon du LBD 40 et des grenades offensives !

Pour faire barrage à ce régime liberticide, nous appelons à la constitution d’un large front commun contre l’autoritarisme et la criminalisation de la contestation, une alliance inédite de luttes de base et d’organisations plus larges. Ceci pour :
– Mettre en lumière les cas de violences judiciaires, qui se vivent à huis clos
– Fédérer les organisations, collectifs, personnes ciblées par la criminalisation, mieux nous connaître pour renforcer nos solidarités.
–  Affirmer notre résistance commune

Dans cette perspective, nous appelons à la rencontre nationale « Ripostons à l’autoritarisme ! » le samedi 11 mai à Paris de 9h30 à 17h30, à la Bourse du Travail, salle Hénaff, 29 boulevard du Temple

À l’initiative de : Comité Adama Traoré, ATTAC, Solidaires, Front de Mères, Collectif « Tous Migrants », Désarmons Les !, Confédération Paysanne, Réseau « Sortir du Nucléaire », des participant-e-s à la lutte de Bure, et d’autres…

En soutien : Collectif Romain Rolland, Fondation Copernic,… Texte d’appel signable par collectifs/organisations (envoyez-votre signature à retrouversouffle@riseup.net).

Toutes les infos  : https://www.facebook.com/events/276050196669979/
Contact : retrouversouffle@riseup.net

PROGRAMME INDICATIF (plus de détails bientôt !)

MATINÉE : PRENDRE ACTE DE L’AUTORITARISME

9h30 : Accueil des participants

10h – 11h30 : OUVERTURE – Témoignages de l’autoritarisme et de la criminalisation. Avec des participants des luttes criminalisées : Comité Adama Traoré, Tous Migrants (Briançon), lutte de Bure, gilets Jaunes (Saint-Nazaire, autres groupes), lycéen-ne-s, un-e syndicaliste criminalisé, mouvement climat, etc

11h30 – 12h30 – Violences policières et militarisation du maintien de l’ordre Avec : des membres de l’Assemblée des blessé-e-s, le comité Justice pour Wissam. Autres intervenants à confirmer.

12h30 – 13h30 : État d’exception permanent, violences judiciaires, et criminalisation de la contestation.

13h30 – 14h30 – PAUSE REPAS LIBRE

APRÈS-MIDI : RIPOSTER À L’AUTORITARISME

14h30 – 16h45 – Plénière – Ripostons à l’autoritarisme !

En parallèle : ateliers et discussions thématiques en petits groupes.

16h45 – 17h30 : Conclusion et perspectives