Communiqués

Prise de position d’ASSO sur certaines thématiques/certains sujets, communiqués liés à la situation de structures qui comptent des adhérents ASSO

Le règlement intérieur comme outil de répression islamophobe dans le secteur associatif

Durant le mois de septembre, des menaces de licenciement ont été émises envers deux salariées de l’association Accueil et réinsertion sociale (ARS) basée à Nancy (54), au motif qu’elles portent le voile, ce qui a déclenché une mobilisation de la part de leurs collègues et de la section syndicale Sud ARS (membre de la fédération Sud Santé Sociaux). 

L’affaire a explosé médiatiquement car des AG de salarié·es ont eu lieu pour venir en soutien aux collègues mais aussi parce que le nouveau ministre de l’intérieur Bruno Retailleau a annoncé soutenir l’employeur dans sa volonté de licenciement : « Il n’est pas acceptable que des personnes cherchent à s’extraire des règles communes en matière de laïcité. Je soutiens cette association, opérateur de l’État, qui ne fait qu’appliquer la loi. En tant que ministre de l’Intérieur, je vais lutter sans relâche pour faire reculer le séparatisme ».

La commission insertion et la commission antiracisme d’ASSO-Solidaires ont pris contact avec les délégués syndicaux de SUD ARS et un communiqué de soutien aux salarié·es a été publié sur notre site internet et nos réseaux sociaux  : https://syndicat-asso.fr/soutien-aux-salariees-de-laars/ 

Les deux salariées voilées ont été visées par une modification du règlement intérieur faite discrètement pendant l’été : un nouvel article indiquant que « tout usager doit pouvoir s’adresser à un travailleur social ou à tout autre employé du service ou de l’établissement qui lui garantit, par son impartialité, une égalité de traitement et l’exclusion de toute forme de pression prosélyte ».

 Ces dispositions ont été rendues possibles par la loi El Khomri de 2016 (qui autorise la référence à la neutralité dans les règlements intérieurs) et la loi séparatisme de 2021 censées engager les associations à « respecter les valeurs républicaines » mais qui sont depuis utilisées quasi-exclusivement pour cibler les musulman·es ou perçues comme tel·les.

Néanmoins, si la loi facilite le travail des employeurs discriminante, la légalité de ces dispositions restent à vérifier au cas par cas. La jurisprudence encadre en effet de façon très stricte la question des clauses de neutralité et les employeurs se livrent souvent à une interprétation abusive de ces textes (que nous dénonçons par ailleurs).

Les membres de la commission antiracisme travaillent depuis des années sur la montée de l’islamophobie dans le milieu associatif, notamment depuis les attaques pour dissoudre des associations de musulman.ne.s et militant.e.s antiracistes comme le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) depuis la loi séparatisme. Les mesures plus ciblées se multiplient particulièrement ces derniers temps, comme à l’association Forum réfugiés (voir-ci dessous) et compte tenu de l’ambiance islamophobe particulièrement virulente, il serait peu étonnant que cela se poursuive : https://forumrefugies.reference-syndicale.fr/2023/10/22/le-nouveau-reglement-interieur-de-lassociation-valide-une-discrimination-ciblee/

Nous avons pu discuter de ces questions les 18 et 19 octobre derniers, lors de nos Universités de Saison, qui portaient cette année sur : Comment s’organiser et lutter syndicalement pour les libertés associatives et syndicales dans un contexte de répression et d’autoritarisme ? Y était présente une des déléguées syndicales de Sud ARS qui a pu parler de la lutte encore encours, et de la répression mise en place par la direction.

Il est urgent de nous mobiliser au sein d’ASSO sur cette question :

    – En se formant sur les questions d’islamophobie, en particulier au sein des sections syndicales et des permanences syndicales

    – En diffusant la brochure « Lutter syndicalement contre l’islamophobie dans le secteur associatif« 

    – En soutenant les collectifs et travailleureuses en lutte

    – En s’opposant, en tant qu’élu-es CSE et DS, à l’introduction d’article de règlement intérieur introduisant des dispositions inscrivant le principe de neutralité

    – En développant les alliances avec les syndicats (en interpro ou en intersyndicale) et les collectifs antiracistes pour faire front commun

Pour rejoindre la commission insertion : insertion@syndicat-asso.fr
Pour rejoindre la commission antiracisme : antiracisme@syndicat-asso.fr

Soutien aux salariées de l’AARS

Le syndicat ASSO-Solidaires est scandalisé par les menaces exercées par l’association Accueil et Réinsertion Sociale (ARS) basée a Nancy (54) envers deux salariées au motif que celles-ci portent le voile.

Ces deux femmes dont le travail est reconnu depuis plusieurs années risquent d’être licenciées au vu d’un nouvel article du règlement intérieur indiquant que « tout usager doit pouvoir s’adresser à un travailleur social ou à tout autre employé du service ou de l’établissement qui lui garantit, par son impartialité, une égalité de traitement et l’exclusion de toute forme de pression prosélyte ». Ces dispositions ont été rendues possibles par la loi El Khomri de 2016 et la loi séparatisme de 2021 censées engager les associations à « respecter les valeurs républicaines » mais qui sont depuis utilisées quasi-exclusivement pour cibler les musulman·es.

L’association ARS a mis en place ce nouveau règlement intérieur en août malgré un avis défavorable de la part des élu·es CSE. Suite aux entretiens menés par l’employeur, il leur est proposé d’enlever leur voile, une rupture conventionnelle ou un licenciement. Au-delà du caractère illégal de la procédure de rupture de contrat, ces licenciements s’inscrivent dans un contexte de dévoiement du principe de laïcité et surtout dans la mise en place de lois racistes qui visent principalement les personnes musulmanes. 

Nous dénonçons avec ferveur les propos indignes du nouveau ministre de l’intérieur qui par son discours circonscrit le rôle des associations à être des « opérateurs de l’État » et présente le fait de porter le voile comme du « séparatisme ». Cette ingérence et le soutien d’élu·es locaux sur cette procédure est une illustration de l’intensification du harcèlement islamophobe institutionnel porté par de plus en plus de responsables politiques et constitue une atteinte grave à la liberté de culte.

ASSO-Solidaires soutient les deux salariées concernées et leurs collègues dans leur combat et se joint à l’appel du syndicat SUD ARS à se rassembler lors du prochain conseil d’administration de l’AARS mercredi 2 octobre à 16H30, 35 Boulevard d’Austrasie à Nancy. 

Nous nous tiendrons toujours du côté des victimes de racisme et d’islamophobie


Le 1er octobre, en grève et en manifestation pour nos droits !

ASSO-Solidaires s’est pleinement inscrit dans la campagne unitaire et dynamique, appelant à voter Nouveau Front Populaire, qui a permis de faire barrage à l’extrême-droite.

Mais niant les résultats des élections législatives, Emmanuel Macron persiste à appliquer à tout prix sa politique au service du patronat et des plus riches en nommant comme Premier ministre Michel Barnier, Les
Républicains, et aggravant ainsi la précarité et les inégalités, le tout en renforçant encore plus l’extrême-droite.

Après avoir imposé la réforme des retraites contre l’avis d’une large partie de la population et sans majorité à l’Assemblée, Emmanuel Macron persiste et ne comprend que le rapport de force. Pour imposer le changement, nous devons le construire !

Pour imposer le changement et vivre mieux, ASSO-Solidaires
appelle à se mobiliser massivement par la grève et les
manifestations le 1er octobre pour mettre en place nos
mesures d’urgence :

  • L’abrogation de la réforme des retraites et l’augmentation
    des salaires et du SMIC à 2000 € nets
  • la défense, l’accès et le développement des services
    publics de qualité partout sur le territoires
  • l’abrogation du contrat d’engagement républicain et du
    SNU
  • l’abrogation de la loi immigration

A partir du 1 er octobre, on se met toutes et tous en grève et dans la rue. Il est temps de reconquérir nos droits piétinés par Macron et les capitalistes. Après le mouvement social de 2023, il est temps de terminer le travail !