Actus

ESS EXPLORER OU ESS EXPLOITEUR ?

La section ASSO Ile-de-France s’est rendu ce Jeudi 17 Octobre à la convention annuelle de l’UDES (le patronat du secteur associatif et de l’ESS) pour une action de collage et de diffusion de tracts. Nous reproduisons ci-dessous le texte du tract distribué et l’image de l’affiche collée qui résume les positions libérales et anti-salariéEs de l’UDES ces dernières années.

Stop à la novlangue : du SNU à la retraite, l’UDES
partie prenante de l’exploitation des salariéEs !

Le patronat de l’économie sociale et solidaires que vous représentez se drape de valeurs et principes qui les distingueraient du patronat « classique ». « Respect des droits et implication des salariés dans la structure », « échelle de rémunération resserrée », « individu comme un « co-élaborateur » et non un collaborateur », « nouvelle pratiques de dialogue social »…


L’UDES a pourtant multiplié ces dernières années le soutien à des réformes
scandaleuses qui sont toutes revenues sur des conquis sociaux et ont
accentué la précarisation des salarié.e.s :

  • Sur les retraites : Projet de réforme de retraites de Jean-Paul Delevoye (présent aujourd’hui) mettant en place un régime de retraite à points, brisant le principe de solidarité et générant une baisse et une instabilité du niveau des pensions.
  • Sur le code du travail : Ordonnances Macron, Réforme El Khomri
    venant inverser la hiérarchie des normes juridiques et à diminuer le nombre et les droits des représentant.e.s du personnel.
  • Sur la précarité des conditions de travail: Soutien aux contrats
    dérogatoires au code du travail (contrat d’engagement éducatif, contrats aidés, service civique) et à une politique de soutien massive de défiscalisation mettant en péril les mécanismes de solidarité étatiques.
All-focus

Dans les négociations de branche, l’UDES reproduit cette politique d’abaissement des droits en négociant au moins-disant (dénonciation de la CCN 66, salaires qui flirtent le SMIC dans plusieurs conventions, tentative de ponction des fonds de la formation professionnelle pour la formation des employeurs) et en refusant tout dialogue avec les organisations syndicales revendicatives qui défendent les intérêts des salarié.E.s !

Si on retrouve bien le terme économie (capitaliste, on s’entend;))dans vos prises de positions, on n’a perdu le « social » et le « solidaire » des organisations que vous dites représenter. Votre organisation a d’ailleurs contribué a la libéralisation et à la marchandisation de notre secteur en soutenant les politiques introduisant les contrats à impact sociaux ou la « philanthropie à la française ».

Loin du patronat « différent » ou « alternatif » que vous mettez en avant, vos actes et vos positions définissent ce que vous êtes : des patrons libéraux qui défendent leurs intérêts de classe au détriment de leurs salarié.E.s et de l’intérêt général. Nous ne vous laisserons pas brader nos conditions de travail !


Syndicat ASSO-Solidaires Ile-de-France
31 rue de la Grange aux Belles
iledefrance@syndicat-asso.fr
01 40 18 18 13

FESTIVAL COMME UN GRONDEMENT – TRAVAIL & ÉDUCATION – BALANCE TON MAÎTRE ET TON PATRON !

La section bordelaise d’ASSO-Solidaires s’est jointe cette année à l’Université Populaire de Bordeaux pour l’édition du FESTIVAL COMME UN GRONDEMENT – TRAVAIL & ÉDUCATION – BALANCE TON MAÎTRE ET TON PATRON !
À Bordeaux du 4 au 12 octobre 2019

L’occasion de sensibiliser un large public aux questions qui nous traversent, aux réalités du secteur associatif et son avenir … pas tout à fait rose :

-Mardi 8 octobre 2019, 19h- 21h 
: l’Atelier Désintox de la Langue de Bois abordera le nouveau langage de l’Économie Sociale et Solidairehttps://www.facebook.com/events/2593435727550789/

Mercredi 9 octobre 2019, 18h-21h : Conférence « Les dérives du service civique ou comment mettre au pas la jeunesse » par Florence Ihaddadène, docteure en sociologie, auteure d’une thèse sur « La marchandisation de l’engagement des jeunes : les « dérives » du service civique à la Ligue de l’enseignement »
https://www.facebook.com/events/734867573619693/

Samedi 12 octobre 2019, 10h à 13h – Arpentage « Le travail associatif, engagé et exploité ! »
On arpentera le livre de Matthieu Hely et Maude Simonet, « Le travail associatif », qui nous décrit le monde associatif comme monde du travail, en en interrogeant une particularité, la frontière entre la sphère professionnelle et le « hors travail »…
https://www.facebook.com/events/374710256531082/

Samedi 12 octobre 2019, 15h à 17h – Conférence « L’économie peut-elle être sociale est solidaire ? » par Matthieu Hély, sociologue du secteur associatif, auteur notamment de ouvrages « Les métamorphoses du monde associatif », et co-écrit avec Maud Simonet, « Le travail associatif »
L’économie sociale et solidaire, il parait que ça regroupe les associations, les coopératives, les fondations tout ça tout ça… Ceux qui agissent « dans un but autre que le patage de bénéfices » en fait !
https://www.facebook.com/events/519011078642091/

Et tout le reste du programme ici :https://www.facebook.com/events/369412400616065/

– Dissolution du Planning Familial de l’Aude – 3 salariées ni licenciées ni payées – Que fait le Mouvement Français pour le Planning Familial ?

Trois salariées travaillent gratuitement. Leurs salaires ne sont plus versés depuis août. Elles n’ont plus d’employeur, plus d’interlocuteur. Elles ne sont pourtant pas salariées d’une usine délocalisée, dont le patron-voyou, est parti du jour au lendemain. Elles sont salariées de l’Association Mouvement Français pour le Planning Familial, basée à Lézignan Corbières dans l’Aude. Celle-ci a été dissoute le 1er juillet 2019, pour carence de Conseil d’administration employeur*. Depuis plusieurs années, les salariées proposaient au Conseil d’administration l’intervention de personnes extérieures afin de réfléchir sur les rôles et places de chacun-e, les processus de décision et les rapports de pouvoir. Hélas cela n’a pas abouti. Cette association n’a donc plus de responsable légal depuis mi-juin. Ses moyens de paiement ont été bloqués. Les salariées n’ont plus les moyens de travailler : elles se déplacent en stop pour leurs trajets professionnels, leurs téléphones pro ont été coupés… Certaines sont aujourd’hui en arrêt maladie.

Comment peut-on afficher son militantisme publiquement lorsqu’on est capable d’organiser un vide juridique qui ne donne aucun autre choix aux salariées que travailler sans salaire pendant plusieurs mois? La demande de liquidation a été déposée en août. Les salariées ne seront fixées sur leur sort qu’après octobre…

En plein grenelle « schiappatiste » des violences conjugales, le Planning Familial de l’Aude, association départementale partie prenante de la lutte contre les violences faites aux femmes, ferme ses portes…

Il n’y aura plus : d’entretiens individuels d’accompagnement sur les violences dans tout le département et particulièrement en milieu rural, d’actions collectives de prévention des violences (ateliers d’autodéfense féministe, éducation à la sexualité avec les jeunes), de groupes de parole d’hommes auteurs de violences.

Le Planning Familial de l’Aude est en voie d’extinction. Non pas pour une fois pour des raisons financières contrairement à beaucoup d’autres associations de lutte contre les violences faites aux femmes, mais bien du fait de violences organisationnelles.

Comment peut-on prétendre défendre des valeurs féministes alors que la fermeture de l’association est organisée à la va-vite, au détriment des salariées et du public?

Le planning de l’Aude n’était pas en difficulté financière. Ce n’est pas une petite structure isolée: le Planning Familial est composé de multiples associations locales, mais également régionales, fédérées même au niveau national… Pourquoi, dans une telle structure, devant l’impossibilité de l’association départementale d’assurer ses obligations d’employeur, les associations régionales ou nationales n’ont-elles pas pris le relais?

Tant que la liquidation n’a pas été prononcée et les licenciements mis en place, les salariées du Planning 11 sont toujours en poste.

L’Union syndicale Solidaires de l’Aude et le syndicat ASSO Solidairesdemandentà la fédération régionale Occitanie du planning familial de prendre en charge les salaires des travailleusesainsi que la mise à disposition de leurs outils de travail et la reconnaissance des préjudices subis.

Les courriers de soutien peuvent être adressés à solidaires11@outlook.fr

Contacts : ASSO Solidaires- Sylvie 06 26 70 53 34 Solidaires – Marijo 06 70 76 95 79 –

Rapide rappel des évènements :

– Le 9 avril, le Conseil d’Administration validait le principe d’une intervention extérieure qui n’a jamais eu lieu. Les salariées ne seront pas conviées aux prochaines réunions et ne reverront les co-président-es qu’à l’Assemblée Générale,  2 mois après pour l’annonce de la proposition de dissolution.

– 12 juin : démission collective du CA

– Le 15 juin, lors de l’Assemblée Générale du Planning Familial de l’Aude, les 7 co-président-e-s du précédent CA interpellent les adhérent-e-s sur leur épuisement, dissuadant les éventuels successeurs et préconisent la dissolution.

– Le rapport financier précise que l’association est viable financièrement, le rapport d’activité souligne que les partenaires et le public reconnaissent l’utilité des actions.

– Le 1er juillet 2019, l’Assemblée Générale Extraordinaire vote à une voix près la dissolution de l’association pour carence de CA. Les salariées continuent leur travail dans l’attente de leur licenciement.

– Le 29 juillet, le compte en banque a été « bloqué », ce qui a comme répercussion de grandes difficultés pour les salariées à réaliser leurs missions : coupure des téléphones portables professionnels, impossibilité de se faire rembourser les frais, de mettre de l’essence dans la voiture de service etc. Les salaires ne sont plus payés.

– Le 9 août un dossier de demande de liquidation au Tribunal de Grande Instance de Narbonne est déposé, soit 40 jours après la décision de dissolution.

– Le 12 août l’association est dissoute en Préfecture.

– Le 16 septembre, les ex employeurs-euses associatifs-ives sont entendu-e-s au TGI de Narbonne mais l’audience pour désigner le liquidateur-trice judiciaire aura lieu le 21 octobre. Cela fera donc 3 mois sans salaires, ni recours possible.

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