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Planning Familial, licenciements « si je veux, quand je veux ! »

La dissolution de l’association du Planning Familial de l’Aude a suscité de nombreuses réactions dans la presse et sur internet, celles du public, celles de professionnels, celles des institutions mais aussi celles de la confédération du planning familial.

Deux journaux ont titré sur le « burn out collectif » qui mène à la dissolution du planning familial de l’Aude, reprenant ainsi le récit patronal.

Une annonce, l’été, de la fermeture d’une organisation, menant à des licenciements, n’est jamais neutre. C’est profiter des « têtes déjà en vacances » pour éviter les mobilisations.

C’est ainsi que les salariées ont appris avec stupéfaction la volonté de dissoudre l’association et de la reconstruire ensuite, après les licenciements. C’est ainsi que la dissolution a été actée le 1er juillet. C’est encore ainsi que quelques jours après cette annonce la Confédération du planning familial faisait disparaître de son site internet l’association de l’Aude et avec, le travail de ses salariées.

On a du mal à imaginer qu’une telle stratégie puisse être le fruit d’employeur-ses au bout du rouleau.

S’il est vrai que le travail associatif est devenu de plus en plus difficile, dans un contexte où le gouvernement ne souhaite pas que la société civile puisse s’organiser et où les subventions deviennent l’exception plutôt que la règle, que le manque de moyens impacte toutes celleux qui s’investissent dans la vie de l’association, ce sont les salariées qui portent la majorité du travail administratif, de recherche de financements, et d’accompagnement des usager-es en détresse (4000 personnes accueillies chaque année). Ce sont les salariées qui ont été en arrêt maladie ces dernières années, ne pouvant plus faire face à la surcharge de travail.

Le rapport financier présenté à la dernière assemblée générale du Planning familial de l’Aude précise que l’association est viable financièrement. On ne peut alors que se demander si ce sont les demandes des salariées de voir respecter le droit du travail qui ont causé l’envie des administrateur·trices de tourner la page du Planning familial de l’Aude pour mieux créer une autre association, débarrassée de ces trois salariées ?

Ce ne serait pas la 1e fois que des employeur·ses associatif·ves choisissent de faire disparaître le conflit et les violences organisationnelles qu’ielles ont elleux-mêmes généré en mettant fin aux contrats de travail des salarié·es.

Quatre mille usager-es sans recours. Trois salariées sur le carreau. Le patronat nuit aux droits des femmes.

Contre la criminalisation des exilé.e.s et de leurs soutiens

La nuit du samedi 29 juin, Carola Rackete a été arrêtée par la police italienne après avoir accosté avec son navire dans le port de Lampedusa. A son bord, 42 personnes secourues dans les eaux internationales au large de la Libye.

Après 17 jours d’errance en Méditerranée, la capitaine du Sea Watch 3 a pris la décision d’entrer sans autorisation dans le port, bravant ainsi les interdits du gouvernement italien et le silence de l’Union Européenne.

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« Grandes vacances » au Planning Familial : 3 licenciements !

L’Assemblée Générale Extraordinaire du Planning Familial de l’Aude s’est tenue le 1er juillet 2019 et a prononcé la dissolution de l’établissement.

3 salariées de l’association depuis 2007, 2008 et 2013, (deux conseillères conjugales et familiales et une secrétaire d’accueil) vont être licenciées . Pourtant, elles ont toujours travaillé avec motivation, attachées aux valeurs du Planning Familial et à l’accompagnement des publics.

Au fil du temps, les demandes de subventions se sont multipliées et elles ont tout fait pour obtenir les financements des actions et maintenir l’équilibre budgétaire du Planning. Cela a occasionné de nombreuses heures supplémentaires qui ont eu un impact sur leur santé : arrêt maladie (épuisement professionnel) dont 2 pendant chacune 1 an. À la reprise, elles ont décidé de se préserver en posant des limites dans le cadre de leurs postes de travail, par exemple en réduisant fortement le nombre d’heures supplémentaires. Ne pouvant plus réaliser autant de travail qu’auparavant cela a entraîné des incompréhensions de la part du Conseil d’Administration et des tensions.

L’engagement militant sur du temps supplémentaire au temps de travail ne peut être qu’un choix personnel, il n’a pas à intervenir dans le cadre d’une relation de subordination, même si les salariées défendent les mêmes valeurs! Ce prétexte de l’engagement justifie-t-il le renoncement aux revendications pour de meilleures conditions de travail?

Il leur a été souvent reproché de dire non, pourtant, elles l’ont toujours fait dans le cadre du droit du travail. A plusieurs reprises, elles ont parfois choisi dans l’intérêt de l’association, de fournir davantage d’heures et de faire des tâches qui ne leur incombaient pas.

Trop souvent, dans le secteur associatif l’objet social prime sur les conditions de travail. Si oser évoquer l’impact de ces dernières sur les travailleuses est particulièrement difficile, être entendue est aussi un parcours de combattantes. Au Planning Familial de l’Aude, il n’y pas eu un espace de dialogue satisfaisant pour co-construire & où salariées et bénévoles du Conseil d’Administration auraient pu se retrouver.

A plusieurs reprises et depuis plusieurs années, les salariées ont interpellé le Conseil d’Administration en proposant l’intervention de personnes extérieures pour mieux définir les rôles et les places de chacun.e, les processus de décision, travailler sur les rapports de pouvoir explicites et implicites, clarifier etc…Hélas cela n’a pas abouti.

Selon notre organisation, une remise à plat concertée aurait suffit au bon fonctionnement de l’association !

Après des années d’efforts de l’équipe salariée et bénévole, l’association est viable économiquement. Les partenaires associatifs et institutionnels reconnaissent l’utilité du Planning Familial sur le territoire et plus important encore, le public.

La fermeture du Planning entraîne un vide sur le Département: Ce sont près de 4000 personnes par an qui ne bénéficieront plus d’accompagnement sur les questions de sexualité et de violences:entretiens individuels, animations collectives, groupes de parole.

Quid de de la prévention des violences, de la permanence d’accueil des auteurs de violences, de l’écoute des victimes, de la prise en compte de la vie affective, relationnelle et sexuelle des personnes en situation de handicap ? Quid de l’accès à l’avortement ou de l’accès aux soins et aux droits des personnes qui se prostituent ? Quid de la promotion de la santé sexuelle et des interventions en milieu scolaire sur le consentement ?

Le public et les professionnels ont témoigné leur soutien et ne comprennent pas les raisons de la disparition du Planning Familial de l’Aude, l’union Solidaires non plus !

Nous apprenons avec stupéfaction qu’il serait déjà question de recréer une association. Pour cette raison, nous estimons que les 3 licenciements de salariées sont des licenciements abusifs et nous entamons à ce jour toutes les démarches pour les dénoncer.

SOLIDAIRES 11

Les courriers de soutien peuvent être adressés à : solidaires11@outlook.fr