Nous reproduisons ici le communiqué de la section francilienne d’ASSO-Solidaires du 16 Novembre 2020
Quand l’État dissout des associations plutôt que de lutter contre les discriminations
Après les attaques violentes survenues en France ces derniers jours, qu’on ne peut que condamner et qui suscitent une légitime émotion, nous aurions pu penser que le temps serait au recueillement, au respect du deuil des proches des victimes.
Nous aurions pu penser également que le gouvernement serait vigilant à ce que les droits et les libertés de toutes et tous soient respectées, notamment pour les personnes de confession musulmane, trop souvent la cible des amalgames les plus révoltants.
Nous sommes particulièrement préocupé.e.s par la menace de dissolution annoncée du Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF). Au-moment où les discriminations liées à une appartenance réelle ou supposée à cette religion se multiplient, y compris au sein des institutions publiques, dissoudre l’une des associations les plus actives sur le sujet est une aberration. C’est le risque de perdre une expertise juridique rare en France sur le sujet. C’est un message supplémentaire que l’Etat adresse aux personnes de confession musulmane : vos droits ne valent pas grand-chose aujourd’hui en France.
Nous travailleur.se.s du secteur de l’associatif bien qu’ayant l’habitude des attaques de notre secteur (chantage à la subvention, multiplication des dispositifs d’emploi précaires, etc), nous découvrons aujourd’hui avec stupeur la dissolution administrative, à l’initiative de l’exécutif, nouvelle menace pesant sur nos emplois et nos conditions de travail.
ASSO Solidaires IDF réaffirme que les associations s’engagent au quotidien via leurs missions au débat démocratique. Elles ne peuvent être soumises à des attaques continues, qu’elles soient financières, juridiques ou politiques, de l’Etat et de leurs agents.
Enfin, nous tenons à apporter notre soutien aux salarié.e.s des associations concernées, dont les emplois sont ou seront supprimés, du jour au lendemain.